Lettre ouverte par erreur, proposé par
Brunö
Dans ma boite aux lettres, un courrier inhabituel, une petite enveloppe comme on ne fait plus. D'ailleurs elle n'est pas aux normes, mais d'où vient elle ??
Monsieur Pinel, oui c'est bien le nom de mon mari, mais 1937?? Et nous sommes en 2009, qui habitait là ? à part son grand père? Elle en a mis un temps celle là ... ouvrons, vite, curiosité
oblige.
Vienne, le 22 juin 1937
Mon très cher Ernest,
Voilà maintenant quatre ans que j’ai quitté le village. J’ai obéi à un père autoritaire. Je suis loin de vous, mon Ernest, à jamais,
puisque vous êtes promis et fiancé à une autre, je l’ai appris. Il parait qu’elle est gentille, et vigoureuse, ainsi elle vous fera de beaux enfants. N'est-ce pas-là ce que désire votre père ?
Une belle lignée.
Comment ai-je pu m’éloigner de vous, avec mon secret. Comment ai-je pu vous laisser ainsi, sans lutter contre mon père
qui m'a fait épouser une personne que je n’aimais pas, mais qui avait des biens et ferait, le nécessaire. Il a été très compréhensif pour nous deux.
Je ne trouve pas une minute d’apaisement votre souvenir, toujours m’envahit, dans tous les actes de ma vie. Vous êtes avec moi, Je
pense et repense au moment où je me suis donnée à vous dans le grenier. Nous étions fous, heureux, jeunes. Nous prenions la vie avec insouciance, sans imaginer les conséquences de notre amour.
Mais les conséquences ont eu raison de nous.
Si je prends audace de vous écrire aujourd'hui, c'est pour vous dire que l'enfant a pris la rougeole et que malgré mes soins, il est
trépassé. Cet enfant était toute ma vie, il était vous. Blond, grand, éveillé pour son âge, il savait se tenir et parlait déjà avec aisance. Il aimait beaucoup jouer avec son cerceau Des heures
il courait joyeusement derrière lui, en lui donnant des petits coups de baguette. C'était un bel enfant.
Germain nous avait emmené chez le photographe, c'est ainsi que j'ai avec moi une photo
d'Antonin, que je vous glisse dans l'enveloppe.
Je ne vous importunerai plus, car je sais que si ma lettre était découverte, vous pourriez, non je ne veux pas imaginer les
conséquences. Gardez-moi sur votre cœur, car là est la place que vous m’avez offerte.
Emilienne.
P.S Germain nous avait emmenés chez le photographe, c'est ainsi que j'ai avec moi une photo d'Antonin, que je vous glisse dans
l'enveloppe.
Un envoi qui arrive avec toutes ces années en retard, annonce d'une mauvaise nouvelle et en même temps délivre un secret. Grand père Ernest a t il su tout ca??