link Brunö nous demande de republier un ancien article.
Pour Noël, offrez-nous le meilleur de vos mots !
Essayez de choisir un défi, un thème de la semaine, un sujet d'atelier d'écriture et ou de jeu de mots auxquels vous avez participé
Cette semaine le thème de la dana nous demande de raconter un souvenir d’enfance. Sous la forme qui nous fait plaisir.
Pour moi ce sera assez facile. C'est la soupe de lait à la floraline.
dans ma petite enfance, avec le récipient ci-dessus, que nous appelions dans la région "une Berthe", avec mon frère nous allions chercher le lait à la
ferme la plus proche. Pour aller, évidemment la berthe faisait des tours et encore des tours, des moulinets avec des variations de salto avant, arrière, double saltos etc. Mon frère, de 4
ans mon ainé, savait bien plus beaucoup que moi, et dans son immense savoir de gamin de 10 ans,il savait que le lait ne tomberait pas si le récipient tournait à une certaine vitesse.
Moi, bien plus petite, je me suis faite arroser et gronder plus souvent.
Ma mère faisait la soupe pour le soir, il n'y avait pas de passe droit à cette époque. Il y avait des soupes détestables comme le tapioca, même encore aujourd'hui le
nom m'écoeure, il y avait aussi la soupe de pain, confectionnée avec les quignons devenus trop durs. Bien sur c'était fait avec du bouillon de pot au feu, mais j'avais pris l'idee que c'était une
soupe de chiens et tête de mule, je n'en démordais pas. Elle faisait aussi la minestrone, bien que nous ne soyons ni de près ni de loin méditerranéens, mais je ne l'aimais pas non plus car
les légumes coupés en petits petits morceaux, je ne pouvais pas avaler. J'aime la soupe, les 1000 soupes possibles et imaginables que les recettes d'aujourd'hui nous offrent, mais il faut
qu'elles soient passés, moulinées, lissent sous la langue.
Une soupe avait toujours le suffrage, elle me mettait en joie, me réconciliait des mauvaises notes, des anicroches avec mes copines, de mon mal de ventre, c'était le remède souverain, le potage
de lait avec de la floraline, cette semoule extrêmement fine, que la soupe en devenait crémeuse.
Je l'ai aimé adulte lorsque j'avais des peines de coeur, ou que j'avais du stress à mon boulot. Je l'ai aimée enceinte, je l'ai aimée quand j'avais froid, je l'ai aimée quand j'avais peu de sous
dans mon escarcelle.Je l'ai toujours aimé. Pas de défaillance
Je ne bois pratiquement pas de lait, Croyez moi si je vous dit que j'ai
toujours la floraline dans mon placard et le peu de lait en poudre nécessaire pour agiter le drapeau rouge en cas de SOS.
De vous raconter mon histoire, presque ca me donnerait envie de m'faire une tit soupe ce soir.
Je vous embrasse.